Artiste interdisciplinaire, peintre, affichiste, illustrateur, scénographe poète et auteur, Lino est diplômé de l’École de design graphique de l’Université du Québec à Montréal. Depuis 2003, il enseigne l’illustration et le design comme chargé de cours à l’Université du Québec à Montréal et à l’Université Laval. Il est également l’auteur des romans graphiques La saveur du videL’ombre du doute et La chambre de l’oubli, publiés aux éditions Les 400 coups. Son travail a été particulièrement remarqué sur la scène culturelle grâce à ses illustrations pour les affiches du Théâtre de Quat’Sous, du Théâtre PàP, de l’Opéra de Montréal, ainsi que celles de plusieurs festivals internationaux comme celui d’Avignon en France, qui lui ont valu une solide réputation et de nombreux prix. Ses affiches sont présentes dans plusieurs expositions et ouvrages canadiens et ses images ont été publiées tant sur le marché américain, qu’européen et canadien.

Bien que j’aime beaucoup la couleur, j’ai toujours apprécié les œuvres qui se débrouillent avec peu. Less is more, comme disent les anglos. Ce côté «Arte Povera» me plaît bien aussi. Travailler avec des matériaux pauvres à l’heure de la création informatique, utiliser un crayon et un pinceau, de la peinture est à mon sens un choix pauvre. Le rouge, le blanc et le noir rappellent les couleurs des drapeaux; ce sont les couleurs de la lutte, du combat incessant que je mène pour que mes images prennent leur place dans l’imaginaire.

Mes personnages ont des visages, mais des visages effacés. Il reste parfois un œil, une bouche, les traces sur la peau de quelques mots.

Le dessin, la ligne, c’est le mouvement, la vie en quelque sorte. J’aime bien traiter mes personnages à la ligne pour leur donner une présence. 

Wajdi Mouawad a très certainement été une influence et une inspiration importantes dans mon parcours. Un réel hasard de la vie aussi. Je raconte souvent cette histoire, mais elle demeure toujours aussi belle. J’ai rencontré Wajdi Mouawad parce qu’à une certaine époque, je dessinais à la craie dans la rue la nuit pour m’amuser, et que Wajdi, qui rentrait du théâtre très tard, marchait sur mes dessins. Il était alors directeur du Théâtre de Quat’Sous à Montréal, et c’est ainsi que j’ai commencé à faire des affiches pour le théâtre. Ce premier contact nous a permis d’échanger sur différents sujets et de développer une réelle amitié et une complicité en création.

L’affiche dans la rue se regarde à bonne distance, l’instant d’un coup d’œil. L’effet doit être immédiat. Une bonne affiche doit capter le regard, se démarquer dans la rue, elle doit à la fois séduire et déranger au point où le regardeur va se sentir interpellé par le message ou par la forme. Une bonne affiche ne dit surtout pas tout; elle propose des clés de lecture, des pistes de réflexion, elle installe une ambiance.

L’image est toujours une invitation.

Faire de l’art a de tout temps été un geste engagé, spécialement dans nos sociétés contemporaines hyper consuméristes. Cela dit, les paradigmes en art changent et se transforment, comme nos sociétés, et l’art n’échappe pas à une certaine récupération par le système. Si j’ai souvent voulu changer ou du moins tenter d’éveiller le monde à coups d’images, je considère aujourd’hui que créer des images est un geste intime et authentique. C’est une forme d’engagement de soi envers soi.

​En 2011, Alto a publié une monographie consacrée à l'œuvre de Lino.

Marc H. CHOKO

LINO

Depuis ses débuts, LINO m’intéresse pour son travail hors des courants graphiques à la mode, pour ses oeuvres fortes faisant appel à la réflexion et à l’émotion, pour son dessin primitif et sa matière brute. Un graphisme qui a de l’estomac et de grandes qualités plastiques.

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