Craig Becker signe des œuvres denses, habiles alliages de textures brutes et de lumière incandescente.

Dans sa série Icons, pour laquelle il crée des artefacts de civilisations fictives, nous avons trouvé l’image de couverture du Cafard de Rawi Hage (traduit par Sophie Voillot). Pour la couverture de Noir métal de Sébastien Chabot, une figure de la série Scratch, collection de saisissants portraits en fragments, nous a séduits. Le photographe américain a répondu à quelques questions d’aparté.

Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans un studio au bord d’un lac du Maine plutôt que dans un loft branché d’une grande ville ?

Dans l’idéal, je pourrais faire les deux ! Mais dans la réalité, le Maine demeure un endroit magique et ma créativité prend son essor ici plus que n’importe où ailleurs. Voir la nature au quotidien et de manière si intime transforme ma façon d’appréhender le monde et fait émerger mon inspiration.

Quelles sont vos inspirations ?

Dans les années 1980, j’ai découvert le travail de Joel-Peter Witkin [dont une photographie orne la couverture de La désidérata, de Marie Hélène Poitras]. Cette découverte a élargi ma vision de la photographie. C’était excitant de voir nos deux couvertures côte à côte sur la page Web d’Alto dernièrement. Le livre In the American West du photographe Richard Avedon a également eu sur moi une grande influence et continue d’être une source d’inspiration. Il y en a beaucoup d’autres, issues de disciplines diverses, dont Francis Bacon, Walker Evans, Robert Rauschenberg, Joseph Campbell et Bruce Springsteen.

Vous travaillez en photographie, mais vos œuvres semblent amalgamer plusieurs autres médiums. Comment parvenez-vous à produire ce type d’image ?

Tous les éléments de mon travail sont basés sur la photo. Je combine mes images à des fragments de photos d’archives en format numérique. Elles ont plusieurs couches, parfois vingt ou plus, avec des degrés divers d’opacité et de mélanges. Cela crée une impression de profondeur, des textures riches et un aspect analogue à la peinture. Au-delà des considérations techniques, mon processus créatif est intuitif et spontané. Une analogie que j’utilise souvent est celle de la pêche à la perle. On plonge dans l’inconscient en espérant remonter avec un trésor. Ces zones inconnues sont des territoires incroyablement fertiles pour le processus créatif et la découverte de soi.

À quoi travaillez-vous en ce moment ?

Le travail figuratif est toujours présent, mais j’œuvre présentement sur une série de paysages. Le fait de passer plus de temps dehors en raison de la pandémie s’est avéré une grande source d’inspiration. Le travail évolue rapidement et j’ai très hâte de voir où ça va me mener.

Quelle est la première chose que vous allez faire à la fin de la pandémie ?

À part voir ma famille, qui est en haut de ma liste, je suis impatient de m’installer dans un pub bruyant, d’avoir des discussions enflammées, de rire à en avoir mal au ventre et de boire une bonne bière artisanale !

Entrez dans notre histoire!

Infolettre

Nouveau programme de récompenses d'Alto Cliquez ici pour plus d'information