Karine Bernadou est née à Montpellier, en France. Elle a étudié le graphisme à l’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art à Paris. Après avoir décroché son diplôme en 2005, elle a créé avec Lucile Gomez le web fanzine Desseins pour « des filles qui en ont ». L’année suivante, elle a remporté le concours Jeunes talents organisé par le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême. À ce jour, on lui doit quatre BD : La femme toute nue (2007, Sarbacane), Les croqueuses (2008, Delcourt), Canopée (2011, Atrabile) et Azolla (2016, Atrabile). Karine Bernadou travaille aussi comme illustratrice pour la presse et le milieu éditorial. Charmée par le talent de Karine Bernadou, Alto lui a demandé de faire la couverture du roman Pacific Bell de Julie Hétu

Vous avez passé un certain temps au Mexique, où vous avez notamment réalisé une fresque pour l’ambassade de France. En quoi ce pays et ses habitant.e.s vous ont-ils inspirée?

En octobre 2016, j’ai fait un premier déplacement d’un mois au Mexique pour des vacances. J’ai eu comme l’impression de tomber amoureuse. Ça a été un voyage très intense, d’autant que je faisais une partie du périple seule. L’art préhispanique, la tradition des muralistes et les arts traditionnels : beaucoup de choses m’ont saisie d’un point de vue esthétique. Du masque à la céramique jusqu’à la devanture de magasins, tout résonnait en moi! La complexité et la richesse de l’histoire de ce pays, la présence de la violence, la gentillesse des gens rencontrés, beaucoup de choses m’ont émue, troublée ou amenée à m’interroger…

En mai dernier, j’ai été invitée par l’ambassade de France au Mexique pour faire une conférence, des workshops à Mexico DF et à Puebla, ainsi qu’une peinture de quatre mètres dans le nord du pays. Réaliser une grande peinture en direct du Salon littéraire de Saltillo a été une très belle expérience. Les visiteurs se sont montrés très curieux. Il y a eu beaucoup de questions et d’échanges intéressants, parfois cocasses!

Les couleurs franches, comme le rouge ou le bleu, dominent généralement vos illustrations. Est-ce un choix délibéré ou les couleurs s’imposent-elles d’elles-mêmes, sans que nous ayez à y réfléchir?

Le choix de mes couleurs ne me semble pas délibéré… Ce qui ne m’empêche pas de faire des recherches colorées avant de me lancer dans un dessin ou un projet de bande dessinée. Toutefois, j’avoue un attrait particulier pour le rouge, qui me semble une couleur terriblement vivante, d’une symbolique très forte en lien direct avec la mort et la vie.

En quoi le public à qui vos illustrations s’adressent (enfants ou adultes) vient-il influencer votre approche?

Quand je fais des images libres, au fil de la plume, je vais plus facilement m’adresser aux adultes. Dans mon travail personnel, que ce soit en BD ou en illustration, j’aborde des thèmes comme la sexualité, la violence, l’animalité, qui sont pour moi plus en lien avec le monde adulte.

En commande, j’ai aussi beaucoup de plaisir à m’adresser aux enfants. Je travaille plus en douceur, avec un rapport au monde différent, plus serein, léger et rigolo.

Vous avez publié quatre bandes dessinées en tant qu’auteure et illustratrice. Travaillez-vous actuellement sur un nouveau projet solo?

En ce moment, je privilégie plutôt les collaborations. Je travaille avec le scénariste Ced sur la série BD « Tilda sur les toits », qui paraît tous les mois dans le magazine Moi je lis (Milan presse). Un autre projet secret est en cours avec d’autres scénaristes; il sera en lien (encore une fois) avec le Mexique.

Après ces deux projets, j’aimerais m’atteler de nouveau au projet BD intitulé « Hystéria » qui avait été publié dans le magazine numérique Professeur Cyclope. Il s’agit de l’histoire d’une jeune femme prénommée Hystéria, qui est nymphomane, hystérique, hyper violente, et qui a pour amant une limace!

Julie HÉTU

Pacific Bell

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