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Emily St. John Mandel

Station Eleven - Emily St. John Mandel

Fiche de lecture

Le premier jour
Éclosion de la grippe géorgienne. On estime qu’elle pourrait contaminer 99% de la population.

Deux semaines plus tard
La civilisation s’est effondrée.

Vingt ans après
Une troupe présente des concerts et des pièces de théâtre aux communautés regroupées dans des campements de fortune. La vie semble de nouveau possible. Mais l’obscurantisme guette, menaçant les rêves et les espérances des survivants.

Roman phénomène publié dans une vingtaine de pays, Station Eleven illustre brillamment que l’art, l’amitié, la résilience et ce qui nous unit permettent de tout traverser, même une fin du monde.

Traduit par Gérard de Chergé

Titre original: Station Eleven

Faits saillants

  1. Roman de science-fiction post-apocalyptique.

  2. Met en scène une pandémie de grippe qui tue 99,99 % de la population humaine.

  3. Roman sur le pouvoir de l’art (théâtre, musique, littérature, bande dessinée).

  4. Roman abordant les notions de reconstruction, de résilience, d’espoir et de fondements de nos sociétés.

  5. Avertissement : scènes de violence, meurtres, mentions de viols et d’agressions sexuelles, présence de fanatisme religieux.

Informations pédagogiques

Époque·s

Contemporaine (années 2010) et entre 15 à 20 ans dans le futur

Lieu·x

Toronto, les États-Unis (plusieurs villes et États), mention d’autres pays à travers le monde

Thèmes

Effondrement de la société, errance, entraide, relations humaines et sociales, pouvoir de l’art, théâtre, musique, résilience

Style et construction du récit

Narration omnisciente qui alterne entre plusieurs personnages et différentes époques de leurs vies. Ces derniers ont tous un lien plus ou moins direct qui les unis. Les chapitres, de longueur variable, sont regroupés en différentes parties ayant chacune un sous-titre. Le niveau de langue est en français standard, tant dans la narration que dans les dialogues. Le narrateur se permet parfois des apartés, soit pour revenir sur le nombre de mois, semaines ou jours qui précèdent le début de la pandémie ou pour expliciter le sort qui attend certains personnages secondaires. L’ensemble de la narration rappelle une tapisserie, où différents fils s’entrecroisent pour former un dessin intelligible, lorsque terminée.

Pistes de réflexion

  1. Inviter les étudiant·es à déterminer quelle œuvre iels voudraient jouer ou interpréter s’iels se trouvaient dans la situation de la Symphonie itinérante, puis leur demander de présenter l’œuvre choisie au reste du groupe.

  2. Chercher les résumés d’autres œuvres post-apocalyptiques sur internet. Quelles sont les raisons les plus souvent mises en scène qui mènent à la fin de la civilisation ? Est-ce qu’elles sont crédibles ?

  3. Inventer un scénario de «fin» du monde et proposer aux étudiant·es d’en être les survivant·es. Comment tentent-ils de s’organiser ? Préfèrent-ils une démocratie participative ou une autre forme de gouvernance ? Quelles sont leurs priorités dans les premiers jours suivant la catastrophe ?

En complément

Lectures

Entretien avec l’autrice au sujet du roman, publié dans (aparté)
Je suis une légende, roman de Richard Matheson
Le Fléau, roman de Stephen King
Le roi Lear et Songe d’une nuit d’été, pièces de théâtre de William Shakespeare
Le passage, roman de Justin Cronin
La route, roman de Cormac McCarthy
Une fille pas trop poussiéreuse, roman de Matthieu Simard
Hiver nucléaire, série de bande dessinée de Cab

Vers d’autres arts

The Last of Us 1 et 2 (jeux vidéo et adaptation en série télévisée)
La nuit des morts-vivants, film de George A. Romero
28 jours plus tard, film de Danny Boyle
Delicatessen, film de Marc Caro Jean-Pierre Jeunet
Station Eleven, la mini-série télévisée

Extraits

  1. Page 27

    Dans le foyer, les personnes rassemblées au bar trinquèrent à Arthur et restèrent encore quelques minutes à boire avant de se séparer, chacun partant de son côté dans le tourbillon de flocons. De tous ceux qui étaient présents ce soir-là, ce fut le barman qui survécut le plus longtemps. Il mourut trois semaines plus tard, sur la route, en quittant la ville.

  2. Page 55

    Vingt ans après la fin des transports aériens, les caravanes de la Symphonie itinérante avançaient lentement sous un ciel chauffé à blanc. C’était la fin juillet et le thermomètre vieux de vingt-cinq ans accroché à l’arrière du véhicule de tête indiquait 106 ° Fahrenheit, 41 ° Celsius. Ils se trouvaient à proximité du lac Michigan mais ne pouvaient pas le voir d’où ils étaient. Les arbres se resserraient sur les côtés de la route ; d’autres émergeaient de fissures dans la chaussée, frêles arbustes ployant au passage des caravanes, leurs feuilles caressant les jambes des chevaux et des humains. La canicule sévissait sans répit depuis une semaine.

  3. Page 339

    Au début, donc, tout le monde était convaincu que la garde nationale allait arriver d’un instant à l’autre avec des couvertures et des caisses de nourriture, que le personnel au sol reviendrait peu après et que les avions recommenceraient à atterrir et à décoller. Premier Jour, Deuxième Jour, Quarante-huitième Jour, Quatre-vingt-dixième Jour — tout espoir de retour à la normale s’étant alors évanoui depuis longtemps —, puis l’An Un, l’An Deux, l’An Trois. Le compteur du temps avait été remis à zéro par la catastrophe. Au bout d’un moment, ils en revinrent à l’ancienne manière de compter les jours et les mois, mais en gardant le nouveau système des années : 1er janvier de l’An Trois ; 17 mars de l’An Quatre, etc. Ce fut en l’An Quatre que Clark se rendit à l’évidence : désormais, les années continueraient d’être désignées de cette façon, dénombrées une par une à partir du cataclysme.

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