Dans un décor de carton-pâte, La désidérata convoque un univers à la fois merveilleux, sensuel et impitoyable. Les actes les plus violents y côtoient les festins gourmands, l’art de la nature morte se mesure à l’exubérance des forêts; le sang se mêle au lait, le tout avec dans une langue riche et pleine, poétique comme une gorgée d’absinthe.
Au village de Noirax, le père célèbre le retour de son fils Jeanty, qui se questionne sur son identité. Peu après, une nouvelle venue, la fougueuse Aliénor, les rejoint au domaine de la Malmaison où sa curiosité et sa gourmandise ne tardent pas à faire des vagues.
Bien vite, la jeune fille découvre, enfouie sous l’histoire des pères, celle des femmes qu’ils ont désirées et détruites : Pampelune, Hélèna, la Pimparella, la mère aux oies… Même la bougresse, domestique que le père ne regarde plus, a fait les frais de sa concupiscence dans sa jeunesse.
Tandis que bals et festins se multiplient, le père est confronté, puis soumis. Jeanty réalise enfin qui il est et devient Jeantylle. Le peintre Poedras devient la clé du mystère, et la bougresse devient l’écrivaine qui livrera le dernier mot.
Avec leur aide, Aliénor fait la lumière sur ses origines, et du même coup sur celles des héritières, filles illégitimes abandonnées dans la forêt par les pères. Celles-ci ont survécu, et tandis qu’elles reviennent réclamer leur part du patrimoine, la mère et la fille, la bougresse et Aliénor, sont enfin réunies.